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Date : 04/03/2024
Écrit par Jeanne Guendoul

Danse Afro à Paris : comment dépasser la peur du débutant ?

“Je suis timide” “je n’ai pas le rythme dans la peau” “je suis raide comme un piquet”…

Réelles limites ou excuses ?

Je veux m’initier à l’AfroBeats mais je n’ai jamais dansé”, comment commencer ?

Il est grand temps de casser les préjugés. Si on n‘a jamais dansé et qu’on a découvert TikTok pendant le confinement, il y a des chances pour qu’on ait été atteints par un étrange syndrome, mêlant  fascination et sentiment de nullité. Car en découvrant TikTok, on a aussi découvert qu’on était beaucoup moins doué que la planète entière (c’est aussi ça la magie des réseaux sociaux).

Comment est-ce possible qu’il y ait autant de gens qui sachent danser la danse afro comme Beyoncé, alors qu’on n’ose à peine se décoincer quand notre son préféré passe en soirée, et encore, si on est aidé par notre copain àconsommeravecmodération. En public, on se sent souvent enfermé.e dans son corps, alors même qu’on voudrait danser, se lâcher et s’exprimer. Au fond, qu’est-ce qui nous en empêche ?

Bien souvent, c’est une série de préjugés. “Je n’ai pas le rythme dans la peau”, “je suis raide comme un piquet”, “je n’ai pas hérité des bons gènes », ou même “j’ai peur du ridicule”. Toutes ces affirmations sont, sinon des excuses, du moins des préjugés, des croyances limitantes. Car oui, tout le monde aime danser, et même, tout le monde est déjà danseur.se. Il suffit juste du bon environnement qui va permettre de révéler ce feu qui sommeille en chacun.

Comment la danse Afro a conquis le monde

On a tous.tes déjà admiré quelqu’un sur une piste de danse. Afro, Hip-Hop, Dancehall, Shuffle, Electro… Les danses urbaines n’en finissent pas de se réinventer et d’entraîner dans leur course toujours plus d’adeptes chaque jour. Et celle qui occupe le devant de la scène depuis quelques temps maintenant, c’est la danse Afro.

La tendance Afro semble avoir envahi le monde : clips, réseaux sociaux, publicités… Cette danse part d’un genre musical, originaire du Nigéria et créée par Fela Kuti. Mais elle est aujourd’hui un melting-pot de plusieurs influences, allant du hip-hop aux danses traditionnelles. Certains steps ont fait le tour du monde, comme le shaku-shaku, ou le gwara-gwara. Cette danse est contagieuse, abolit les frontières, et conquiert les corps et les cœurs. Certes, mais de l’envie à la pratique, il y a un monde. Alors comment faire ?

Pas de recette magique. La première étape -et aussi la plus difficile- c’est de se lancer. Pas le choix, il faut se jeter à l’eau. Cela demande de dépasser tous les freins qui nous en empêchent, car en tant qu’adultes débutants, on n’aime rarement sortir de sa zone de confort.

Ca y est, décision prise, on s’inscrit pour aller tester un cours de danse afro débutant. Beaucoup de studios de danse proposent cette discipline. A Paris, on en compte des dizaines. On aura choisi celui qui semble le plus accessible, le plus accueillant. Le jour J arrive, on prend son courage à deux mains, et là… c’est la déception.

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“J’ai essayé des cours de danse afro en studio mais c’était trop difficile pour moi / je n’ai pas aimé”

Qu’est-ce qui fait qu’en tant qu’adulte débutant en danse, l’expérience du studio à Paris est souvent décevante ? 

Studio bondé, cadence soutenue, manque d’attention individuelle, ambiance compétitive, malaise. C’est ce qui ressort de l’expérience de beaucoup de débutants qui ont tenté leur chance en poussant les portes d’un studio de danse à Paris. Notre message : ne vous découragez pas !

Bien démarrer son apprentissage en danse afro

L’apprentissage de la danse, c’est un processus, et contrairement à ce qu’on croit, ça commence à n’importe quel âge. C’est une affaire de volonté, certes, mais pas seulement. L’environnement joue une part énorme. L’esprit de groupe est-il convivial ? L’atmosphère est-elle accueillante ? Le/la professeur fait-il/elle attention à moi ? La cadence et le niveau sont-ils adaptés ? Y’a-t-il vraiment une place pour les très débutants ?

Toutes ces questions déterminent le sentiment d’aisance ou de malaise que l’on ressent lorsqu’on tente d’intégrer pour la première fois un cours de danse afro ou de danses urbaines à Paris. Et souvent, la première impression est rédhibitoire. C’est pourquoi il est important de choisir un studio de danse véritablement inclusif.

Danser c’est partager

La danse, c’est avant tout le partage. C’est ce qui nous permet de nous connecter tout de suite, sans avoir à se parler. Alors, pourquoi est-ce que ces principes fondamentaux ne se retrouveraient pas dans n’importe quel cours de danse à Paris ? 

On n’est pas sûr d’avoir la réponse à cette question, par contre on pense peut-être avoir trouvé la solution. Un cours de danse humain, inclusif et convivial. Apprendre, ça veut d’abord dire être ignorant. Quoi de plus normal ? Est-ce qu’on apprendrait si on savait déjà tout faire ?

Mais trop souvent dans les studios, on n’accorde pas une place assez grande à l’ignorance. C’est comme si tout le monde devait suivre parfaitement la chorégraphie, sans quoi on se retrouve exclus. Faisons place à l’imperfection ! L’important ce n’est pas d’imiter au centimètre près les pas montrés et de tout retenir d’un coup, mais de se sentir à l’aise, se sentir libre, se sentir vivant. Et la danse nous apporte ça. Elle est cette force qui nous fait nous sentir mieux avec notre corps, et quand on est mieux avec soi, on est aussi mieux avec les autres. 

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La danse afro avec S.W.A.G. Studio Paris

Comment partager  la danse avec le plus de personnes possible, même avec ceux qui n’auraient jamais osé franchir la porte d’un studio ? Quelle est la bonne méthode pour entraîner même les plus timides et les plus mal à l’aise ? Pourquoi est-ce important de prouver que la danse nous appartient à tous, et pas simplement à ceux qui font les meilleures vidéos sur les réseaux ? Comment faire de la danse un vecteur de partage et de vivre ensemble ? C’est toutes ces questions que nous nous sommes posées et qui ont donné naissance à l’association S.W.A.G. Studio, engagée pour la démocratisation de l’apprentissage de la danse, et la mixité sociale par la valorisation de la multiculturalité.

Apprendre à danser, ça ne se fait pas tout seul

Malheureusement, en cette période de crise sanitaire, c’est bien la première injonction qu’on nous a donné : rester seul. Alors, les solutions alternatives pour danser se sont multipliées, toutes centrées sur cette promesse : on peut apprendre à danser seul chez soi, devant son écran. Combien s’y sont essayé et ont été déçu.e.s ? 

Nous sommes nombreux.ses dans ce cas… Bien que démarré en pleine crise sanitaire, le projet S.W.A.G. Studio a fait un choix différent : remettre le lien social au cœur de la pratique de la danse. 

Pour nous, la danse n’est pas qu’une affaire de performance, de compétitivité. Et c’est ce que nous regrettons chez beaucoup de studios parisiens. C’est cette tendance que nous avons choisi de renverser. 

Plus que des cours de danse : une expérience du partage et de la convivialité

Convivialité, partage, lien social, célébration. La danse, c’est tout cela à la fois. Former les grands débutants grâce à un esprit de groupe positif, créer de la mixité entre des personnes venant d’horizons et de milieux différents : tel est notre pari. 

Nos professeurs sont des talents qui viennent du Mali, de la Guinée, d’Afrique du Sud… Tous et toutes ont des origines et des situations sociales différentes. Demandeurs d’asile, étrangers en cours de régularisation, ou simplement expatrié.e.s. Ce qu’on commencerait par se demander dans la vie en société devient ici le cadet de nos soucis. Qu’importe de savoir d’où l’on vient ou ce qu’on fait dans la vie quand on partage le plaisir de danser ensemble ? Dans le cadre du cours, les étiquettes volent en éclat. Les liens se créent, et le cours devient finalement plus qu’un cours d’AfroBeats; c’est une célébration du vivre-ensemble, un partage de ce que l’art donne (*Share What Art Gives). Et qu’est-ce que l’art donne ? L’attitude, la confiance, le S.W.A.G.

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